«On ne croit qu'en ceux qui croient en eux.»
Charles-Maurice de Talleyrand Périgord
Si les possibilités d’actions et de propositions des élus de la nation sont plus importantes que par le passé, encore faut-il oser les utiliser.
Aujourd’hui plus encore qu’hier le succès politique dépend de la capacité de l’acteur public à faire passer son message dans l’opinion, à attirer l’attention de la presse, à anticiper l’événement.
Les sondages ne donnent qu’une vue partielle des choses et s’il avait fallu s’y fier, Lionel Jospin aurait succédé à Edouard Balladur à l’Elysée. Les sondeurs ne reflètent pas plus l’opinion qu’ils ne la font. Ils sont en revanche les auxiliaires de l’uniformité érigée en système. Il devient essentiel, pour se singulariser, de comprendre non seulement ce qui motive ses électeurs mais aussi ce qui pousse un nombre croissant d’entre eux à une abstention systématique.
Un message politique trop huilé, trop convenu, trop calibré permet probablement d’éviter les faux pas mais en contrepartie évite aussi de faire parler de soi. A trop refuser de prendre parti, on se condamne à l’inaction. On devient alors interchangeable avec n’importe quel autre individu. La seule notoriété devient celle de l’investiture, elle-même conditionnée à l’obéissance: une vie politique faite de servitudes dans la dépendance.